Nos podcasts
Nos chats live
L'ASL en Direct
Articles les plus partagés
Entretien avec une ergonome Sorties scolaires : comment mieux prévenir les risques ?Suivi et éducation à la santé : les missions de l’École
Le suivi de la santé des élèves
« Le suivi de la santé des élèves s’articule autour de 5 axes : l’hygiène de vie, les vaccinations, le bilan de santé et les visites médicales, les soins d’urgence et les bonnes postures »
Le suivi de la santé constitue une mission de l’École. Par conséquent, certaines mesures – relatives à la vaccination, aux visites médicales et aux soins d’urgence – sont contraignantes au sens de la loi. Les directeurs d’école et les chefs d’établissement y prêtent une attention accrue : ils s’assurent que l’ensemble des personnels d’éducation en soient informés, et les appliquent.
Zoom sur les 5 axes autour duquel s’articule le suivi de la santé des élèves.
1. L’hygiène de vie
Pour veiller à la santé des élèves et éviter la propagation d’infections microbiennes, les enseignants apprennent et rappellent régulièrement aux élèves les gestes barrières.
Illustrations :
- Pour les jeunes élèves, un soin doit être apporté à l’apprentissage du lavage des mains.
- Les écoles et les établissements mettent à disposition tous produits hygiéniques adaptés : savons et mouchoirs, notamment.
- Les enseignants respectent les bonnes pratiques d’aération des salles de cours.
Les élèves du primaire et du collège, et leurs parents, sont sensibilisés à l’importance des soins bucco-dentaires. Les établissements peuvent à cet effet nouer des partenariats avec des praticiens dentistes de l’UFSBD (Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire). Élèves et parents sont également informés sur les enjeux du sommeil sur le plan de la santé.
Ces actions en faveur de l’hygiène de vie des élèves poursuivent 3 objectifs majeurs : prévenir l’absentéisme lié aux épidémies saisonnières, améliorer les résultats scolaires et éduquer les élèves aux bonnes pratiques d’hygiène.
2. Les vaccinations
11 vaccins sont obligatoires(2) pour les enfants nés à partir du 1er janvier 2018. Avant l’entrée d’un nouvel élève, et pendant la scolarité, les écoles et les établissements sont responsables de vérifier l’état des vaccinations – vaccins et rappels.
Un élève qui n’a pas tous ses vaccins obligatoires doit présenter un certificat médical de contre-indication.
Au-delà des vaccins obligatoires, 3 démarches sont entreprises au sein des établissements :
- Dans les lycées professionnels, les élèves exposés à des risques spécifiques pendant leurs stages peuvent être contraints de se vacciner contre ces risques.
- À la rentrée 2023, les élèves de 5e doivent avoir la possibilité de se faire vacciner gratuitement contre les infections à papillomavirus humains (HPV). La démarche, menée à titre expérimental les deux années précédentes dans les collèges du Grand Est, a été un succès.
- Les élèves de 5 à 17 ans sont informés sur les enjeux et les modalités de la vaccination contre le Covid-19, facultative et gratuite.
3. Le bilan de santé et les visites médicales
Les écoles et les établissements ont une obligation de suivi de la santé des élèves. Elle est mise en œuvre à 3 échéances :
- Un bilan de santé obligatoire entre les 3 et 4 ans de l’élève, puis une visite médicale en grande section de maternelle ou en CP. Ces interventions sont essentielles pour repérer les éventuels problèmes de santé, en cause dans le cadre de nombreuses situations de difficultés scolaires. À ces occasions, en outre, des signes de maltraitance peuvent être détectés auquel cas l’école réagit.
- Une visite de dépistage aux 12 ans de l’enfant.
Les écoles et les établissements, au-delà des visites médicales obligatoires, communiquent auprès des élèves sur leur possibilité de rencontrer le médecin ou l’infirmière scolaire. En cas de signal d’alerte, le médecin ou l’infirmière entreprend des mesures avec le concours des personnels d’éducation d’une part, des parents de l’élève d’autre part.
4. Les soins d’urgence
Les écoles et les établissements élaborent et affichent un protocole d’urgence conforme au protocole national. 3 mesures phares s’imposent :
- Le médecin ou l’infirmier doit pouvoir contacter immédiatement les services d’urgence par téléphone.
- Les écoles et les établissements ont un service d’hospitalisation dans un périmètre géographique proche.
- En cas d’hospitalisation, les parents de l’élève sont prévenus sans délai.
5. Les bonnes postures
L’apprentissage des bonnes postures pour prévenir le mal de dos est fondamental dans un contexte de sédentarisation. Les pratiques apprises dès l’école suivent les élèves pendant toute leur scolarité, puis pendant leur vie professionnelle.
Les enseignants doivent souvent se former eux-mêmes avant d’éduquer les élèves. Le site Archiclasse du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse publie des ressources à cet effet. Sous forme d’infographies sur le travail scolaire à la maison(3), la documentation peut être utilisée comme telle pour sensibiliser les élèves, ou adaptée en fonction de leur âge.
Les objectifs prioritaires du parcours éducatif de santé en milieu scolaire
« Le parcours éducatif de santé est mis en œuvre sur la base des 7 objectifs prioritaires de la circulaire n° 2011-216. (…) Ces objectifs prioritaires s’intègrent dans la démarche École promotrice de santé, qui valorise les projets engagés en faveur de la promotion de la santé. Les écoles et les établissements peuvent se faire accompagner par leur Académie dans l’élaboration de leurs projets. »
Le parcours éducatif de santé consiste à éduquer, prévenir les risques et protéger les élèves tout au long de leur scolarité, puis au-delà. Le parcours éducatif de santé est mis en œuvre sur la base des 7 objectifs prioritaires de la circulaire n° 2011-216 :
- Enseigner les bonnes pratiques d’hygiène, dans le respect des mesures imposées dans le cadre du suivi de la santé des élèves.
- Éduquer aux enjeux de la nutrition et de l’activité physique.
- Éduquer à la sexualité, informer sur les enjeux de la contraception et les IST.
- Prévenir les conduites addictives.
- Instaurer un climat scolaire favorable, en faisant preuve de prévenance quant aux « jeux dangereux » et aux violences physiques et psychologiques.
- Former les élèves aux premiers secours.
- Repérer les signes de mal-être des élèves et assurer leur prise en charge.
Ces objectifs prioritaires s’intègrent dans la démarche École promotrice de santé, qui valorise les projets engagés en faveur de la promotion de la santé. Les écoles et les établissements peuvent se faire accompagner par leur Académie dans l’élaboration de leurs projets. Sous condition, les écoles et les établissements peuvent obtenir à ce titre le label Édusanté.
1. Zoom sur l’éducation nutritionnelle
Dès l’école primaire, les élèves doivent apprendre les règles d’une bonne alimentation basées sur le goût, l’équilibre nutritionnel et le rythme des repas. Cet apprentissage est déployé à deux niveaux :
- Le secteur de la restauration scolaire contribue à l’éducation nutritionnelle. Les élèves qui se nourrissent de produits sains, de manière équilibrée, prennent de bonnes habitudes.
- Les enseignants participent à l’éducation nutritionnelle de leurs élèves. Exemple de projet à mener : organiser des ateliers cuisine dans les classes de primaire, pour développer le sens du goût et le plaisir de bien se nourrir.
Un enjeu majeur guide les actions des écoles et des établissements en matière d’éducation nutritionnelle et de promotion du sport : lutter contre l’obésité. À cet égard, les recommandations sont les suivantes :
- Collecter les données de poids et de taille des enfants de grande section, à l’occasion de la visite médicale obligatoire.
- Identifier le surpoids et l’obésité et mettre en place un suivi de l’enfant.
2. L’obligation d’éducation à la sexualité
L’information et l’éducation à la sexualité sont des obligations au sens de l’article L312-16 du Code de l’Éducation(4). La loi requiert un minimum de 3 séances par an, pour les élèves des 1er et 2nd degrés. Les enjeux pédagogiques sont les suivants :
- Respect dû au corps humain.
- Égalité entre les femmes et les hommes.
- Sensibilisation aux violences sexuelles et sexistes.
Le site Lumni, au service de l’éducation, fournit des ressources utiles aux enseignants. La série de vidéos Sexotutos(5), par exemple, peut servir de support aux enseignements liés à la sexualité, à la contraception et aux IST, pour les élèves du collège.
Le même article du Code de l’Éducation prévoit en outre une obligation de formation aux premiers gestes de secours pour les élèves du collège et du lycée.
3. Les actions pour prévenir les conduites addictives
Prévenir les conduites addictives est un volet fondamental de l’École promotrice de santé. Les écoles et les établissements sont incités à :
- Former les enseignants à sensibiliser les élèves et à détecter les risques. Entre autres ressources, l’ANPAA (Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie) publie un guide(6) utile dans ce contexte.
- Mettre en œuvre des projets de prévention des conduites addictives. Le programme « Jouer à débattre sur les addictions »(7) pour les élèves de 3e à la terminale ou le programme « Tabado » pour les élèves fumeurs de plus de 15 ans(8), par exemple, sont des pistes intéressantes à explorer par les établissements.
- Fournir aux élèves une information renforcée à propos des dispositifs d’aide et de soutien extérieurs en cas d’addiction. Les consultations jeunes consommateurs (CJC), entre autres, sont des lieux d’accueil à promouvoir auprès des élèves.
4. L’enjeu du bien-être à l’École
Apprentissage des bonnes postures au travail, lutte contre les « jeux dangereux », prévention du harcèlement et des violences… la grande majorité des mesures en matière de suivi et d’éducation des élèves à la santé contribuent à leur bien-être pendant leur scolarité.
Le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, en sus, tire la sonnette d’alarme(9) sur la santé mentale des élèves : le confinement a aggravé la situation de certains élèves en difficulté. Les chiffres à propos des états dépressifs et des tentatives de suicide, notamment, sont alarmants. En conséquence, nombre de parcours scolaires d’élèves sont entravés.
Dans ce contexte, 4 mesures sont déployées à la rentrée 2023 :
- Les personnels d’éducation pourront être formés au secourisme en santé mentale, de manière à être capable de détecter les élèves en difficulté. L’objectif est de former au minimum deux personnes par établissement sur l’année 2023-2024.
- Les carnets de correspondance des élèves du 2nd degré porteront mention du numéro national de prévention du suicide : le 3114.
- Chaque établissement disposera d’un protocole sur la santé mentale. Les personnels d’éducation pourront ainsi se fonder sur une documentation précise en vue de détecter les risques et de suivre les élèves en situation de fragilité mentale.
- Le programme pHARe, destiné à prévenir le harcèlement, sera étendu aux lycées à l’échelle nationale. Sur l’année scolaire 2022-2023, le programme ne concernait que les écoles et les collèges.
Sources :
- Circulaire n° 2011-216 du 2 décembre 2011
- Code de la santé publique : Chapitre Ier : Vaccinations
- Travail scolaire, à la maison, les bons gestes
- Code de l’éducation : Section 9 : L’éducation à la santé et à la sexualité
- Sextuto
- Conduites addictives : travailler pour et avec les personnes de l’entourage
- Programme « Jouer à débattre sur les addictions »
- Programme « Tabado »
- Santé mentale des élèves : numéro vert, formation, ce que prévoit le ministère de l’Éducation nationale
- pHARe : un programme de lutte contre le harcèlement à l’école