Biographie de Victor Duruy

Issu d’une famille modeste, Victor Jean Duruy (1811-1894) s’élève par le savoir. Son œuvre annonce la politique scolaire républicaine : entre François Guizot et Jules Ferry, Duruy s’impose comme un grand organisateur de l’instruction publique et en devient ministre durant six ans. Par ailleurs, il participe à la rédaction du « Dictionnaire de Pédagogie » aux côtés de Ferdinand Buisson.

La loi du 10 avril 1867

Préalablement à sa loi, Duruy réalise une enquête statistique d’ampleur dont il tire les enseignements. La loi met en avant le principe d’obligation scolaire et cherche à favoriser la gratuité. Toutes les communes de plus de 500 habitants sont tenues de créer une école de filles (contre 800 dans la loi Falloux). La loi Duruy est à l’origine des premiers cours secondaires féminins.

Il souhaite la gratuité des écoles primaires, mais l’opinion craint l’augmentation des impôts : la loi sera alors un compromis entre les communes souhaitant participer et l’Etat. La loi Duruy crée encore les caisses des écoles. Par ailleurs, elle prévoit également un seuil minimal pour les instituteurs.

L’histoire et la géographie deviennent obligatoires, et le contrôle de l’Etat est renforcé dans les écoles privées. Dans le secondaire, il rétablit l’enseignement de la philosophie et son agrégation ; et crée un enseignement secondaire spécial qui, sans être professionnel, est adapté aux besoins des industries, de l’agriculture et du commerce.

Les autres avancées en matière d’éducation sous son ministère

Durant son ministère, il s’inquiète de la nourriture, de l’hygiène, de l’installation et de l’appropriation des locaux. Aussi, Duruy renforce la formation de l’enseignant : elle doit s’adapter aux bouleversements économiques et techniques de l’époque.

Il ne parviendra pas à imposer les sciences auprès des filles devant l’hostilité du clergé. Cependant, il développe la recherche dans le supérieur. Duruy a œuvré pour des réformes pédagogiques : leçons courtes, récréation toutes les deux heures, pause déjeuner, enseignement plus vivant, punitions moins sévères et ancêtre du livret scolaire remis aux familles qui compile les résultats trimestriels de l’élève.

Si Duruy n’a pas tout réussi car il était novice en politique, il a jeté les bases d’une modernisation et d’un enseignement républicain par une politique de communication écrite via le « bulletin administratif du ministère de l’Instruction publique » mais aussi de terrain, du fait de ses visites fréquentes des établissements dans la France entière, l’ensemble appuyé par une hausse du budget de l’enseignement primaire.

Citation : « Par le développement de l’enseignement, nous répondrons à une nécessité impérieuse de la nouvelle organisation du travail ; nous irons à tous les degrés de l’échelle sociale pour mettre l’homme en valeur : c’est un capital, et le précieux de tous »1866

Sources :

wikipédia, Gallica, Pricil, Francearchives.fr et Encyclopédia universalis