Un conflit interne en milieu scolaire, qui prend une ampleur inattendue

« Les parents d’élèves s’en sont mêlés. La presse est intervenue. Toute la ville a été au courant et a pris plus ou moins parti dans cette affaire. La conseillère principale d’éducation me reprochait d’exercer sur elle des pressions psychologiques, puis, dans un deuxième temps, est arrivé le terme “harcèlement”. »

 

« L’élément déclencheur a été, je crois, l’arrivée d’un nouvel adjoint », raconte Annie, ancienne principale de collège. Les relations entre celui-ci et la conseillère principale d’éducation de l’établissement étaient tendues et la situation s’est dégradée rapidement. 

Annie a alors proposé de rencontrer la CPE. « Je pense qu’elle a mal vécu cette réunion qui, pour moi, était juste une mise au point professionnelle. Nous avons eu une deuxième réunion, qui s’est mal passée. Petit à petit, la CPE a réussi à constituer un groupe qui m’a rendue responsable de tous les maux de l’établissement. Le corps enseignant s’est divisé. Des pressions se sont exercées sur ceux qui n’adhéraient pas à la situation. Les parents d’élèves s’en sont mêlés. La presse est intervenue. Toute la ville a été au courant et a pris plus ou moins parti dans cette affaire. La conseillère principale d’éducation me reprochait d’exercer sur elle des pressions psychologiques, puis, dans un deuxième temps, est arrivé le terme “harcèlement” ».

 

De fausses accusations de harcèlement, puis une plainte de la CPE

« L’entretien chez la juge d’instruction a été très dur. L’interrogatoire a duré cinq heures. J’ai eu le sentiment d’être considérée comme une accusée. »

 

Après de nombreux rebondissements, Annie a obtenu sa mutation. Un jour, deux policiers sont entrés dans son bureau pour lui annoncer que la CPE de son précédent collège avait porté plainte, avec constitution de partie civile. « Le choc a été très rude, parce que je commençais à peine à me remettre de cette épreuve, qui avait eu des conséquences sur ma santé. Mais l’entretien chez la juge d’instruction a été encore plus dur. L’interrogatoire a duré cinq heures. J’ai eu le sentiment d’être considérée comme une accusée. » 

Annie a obtenu un non-lieu après deux ans d’enquête, soit six ans après le début des faits. « Cela semble très long et empêche d’oublier. » Elle a porté plainte auprès du rectorat de Poitiers, qui lui avait refusé la protection juridique, et hésite à engager une action en justice contre la CPE pour dénonciation calomnieuse. 

 

Un précieux soutien des proches de la principale de collège et de L’ASL

« Grâce à l’avocat-conseil de L’ASL qui l’a accompagnée, Annie a compris que, bien qu’elle soit traitée de harceleuse, elle était elle-même victime d’un harcèlement continu depuis des mois. »

Annie a pu compter sur le soutien de ses proches tout au long de cette affaire, notamment de son mari. Elle témoigne également du « rôle essentiel de L’Autonome de Solidarité Laïque », qui l’a écoutée, soutenue, et lui a permis de prendre du recul sur la situation. Grâce à l’avocat-conseil qui l’a accompagnée, elle a compris que, bien qu’elle soit traitée de harceleuse, elle était elle-même victime d’un harcèlement continu depuis des mois.