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Entretien avec une ergonome Sorties scolaires : comment mieux prévenir les risques ?Bien gérer sa classe : 3 questions à Benjamin Chemouny, enseignant
Professeur des écoles depuis une quinzaine d’années, Benjamin Chemouny a enseigné en ZEP. Il intervient ponctuellement dans l’ESPE de Toulouse sur la gestion de classe. A partir de sa propre expérience et de celle d’une centaine de collègues, il a conçu le guide « Agir et communiquer avec ses élèves » (Hachette) qui compile des bonnes pratiques pour mieux gérer sa classe.
1. Quelles sont les clefs pour bien gérer sa classe ?
Benjamin Chemouny : Dans la gestion de classe, l’enseignant doit prévenir les risques tout en anticipant les comportements des élèves. Il doit ainsi réfléchir au sens de ses propres actes et à leurs conséquences. Communiquer rime avec enseigner puisqu’il s’agit de transmettre des connaissances et d’établir une relation avec la classe. Enseigner est un métier qui s’apprend, non seulement sur les plans didactique et pédagogique, mais aussi sur les plans relationnel, humain, émotionnel. Ces pans du métier mériteraient d’être approfondis.
À une situation donnée correspond un éventail de solutions possibles, mais les enseignants ne les ont pas toujours à l’esprit. L’ouvrage « Agir et communiquer avec ses élèves » réunit des bonnes pratiques issues de l’expérience d’une centaine de collègues (enseignants, personnels de vie scolaire, professeurs-documentalistes, etc.). La conduite de la classe comporte en fait une dimension artisanale : l’expérience enrichit les façons d’être et d’enseigner.
2. Comment bien communiquer avec la classe ?
B. C. : Les connaissances didactiques ne suffisent pas : elles doivent être complétées par des habiletés sociales tant pour gérer le groupe classe que pour permettre des apprentissages scolaires de qualité.
Selon moi, l’enseignant doit être assez ferme lorsqu’il s’adresse au groupe. Les élèves ont besoin d’un cadre et d’une autorité, solliciter fréquemment leur avis peut être interprété comme un manque d’assurance. L’enseignant doit cependant être plus bienveillant et patient lorsqu’il est face à un seul enfant. La relation enseignant-élèves repose sur du donnant-donnant : pour que le groupe accepte l’autorité, il doit sentir de la bienveillance. L’implication de l’adulte facilite l’implication des enfants.
L’enseignant doit être conscient de ses propres ressources : un corps en mouvement, une voix modulable, un regard et une expérience. Le métier d’enseignant est un sport d’endurance ! En cas d’agitation l’enseignant peut être tenté de réagir au bruit en haussant la voix, mais il est utile de remplacer les mots par les gestes. Les gestes suscitent en effet la curiosité, l’attention, le calme.
3. Comment apaiser un conflit entre élèves ?
Lorsque l’enseignant fait face à une perturbation, il doit s’interroger sur son objectif. Si le but est de résoudre le problème immédiatement et de favoriser la coopération, il est préférable d’arrêter le déroulement de la classe. Sinon la résolution du conflit peut être différée. C’est notamment plus pertinent si une instance est prévue prochainement : conseil de classe, « atelier philo », etc.
Je ne prétends pas disposer de la bonne parole. Le guide formule des conseils pratiques, même s’ils ne sont pas universels. La 2ème partie de l’ouvrage comporte des grilles pour chercher des solutions dans l’environnement ou encore établir des relations privilégiées avec les élèves. Après m’être intéressé aux relations enseignant-élèves, je travaille sur un ouvrage consacré à la communication parents/enseignants !
Commander l’ouvrage
Agir et communiquer avec ses élèves, Benjamin Chemouny, Hachette Éducation, 2011