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Entretien avec une ergonome Sorties scolaires : comment mieux prévenir les risques ?Ferdinand Buisson : un fondateur de la laïcité
Biographie de Ferdinand Buisson
Agrégé de philosophie, jeune professeur, il s’exile en Suisse pour ne pas prêter serment à Napoléon III. Il enseigne à l’Académie de Neufchatel. Il participe au Congrès international de la Ligue internationale permanente de la paix et élabore un programme pour « l’abolition de la guerre par l’instruction » aux côtés de Jules Ferry et de Victor Hugo. Il refuse d’enseigner la philosophie pour se consacrer aux enfants les plus pauvres : il crée le premier orphelinat laïc, il est défenseur de l’enseignement professionnel obligatoire et du droit de vote des femmes.
Il devient Inspecteur général de l’instruction publique en 1878. En 1890 il enseigne la pédagogie à la Sorbonne puis devient dreyfusard et crée la Ligue française des droits de l’homme qu’il présidera de 1913 à 1926. Il participe à la rédaction du texte de la loi de 1905, porté par Aristide Briand, et est partisan de la SDN (Société des Nations). Il œuvre pour la paix, notamment pour le rapprochement franco-allemand, et est le plus âgé des prix Nobel de la paix. Il le reçoit en 1927, à l’âge de 86 ans, avec Ludwig Quidde. Il dédie ce prix à ces « fils adoptifs », les instituteurs de France, pour qu’ils travaillent au rapprochement des peuples par l’éducation des enfants.
La foi laïque
L’origine protestante libérale de Ferdinand Buisson n’est pas étrangère à la mise en place de l’école républicaine laïque. Il croit en la possibilité d’une morale laïque. Contrairement à Jules Ferry qui est agnostique, Ferdinand Buisson a une conception de la religion, de la conscience et de l’intériorité adogmatique et aconfessionnelle, il défend la libre pensée en une foi laïque, irréligieuse et progressiste.
Un défenseur de l’humanisme radical
L’école moderne et la notion d’activité sont au centre de sa méthode. La pédagogie moderne de Ferdinand Buisson respecte la spontanéité de l’enfant, sa curiosité et sa participation active au savoir. Il met en place l’orphelinat de Prévost de Cempuis dans l’Oise qui est une innovation pédagogique : pendant 14 ans, avec Paul Robin à sa tête, garçons et filles de 4 à 16 ans vont recevoir une éducation leur donnant un métier, ils contribueront à la vie collective par leur travail.
Le Dictionnaire de pédagogie
« Le Dictionnaire de pédagogie » de Ferdinand Buisson contient plus de 300 auteurs et 2 600 articles. Il comprend un traité de pédagogie théorique et un cours complet d’instruction primaire. L’ouvrage s’achève en 1887 après 10 ans de travail. L’objectif idéologique des lois Ferry est atteint : déconfessionnaliser l’école élémentaire. Les potentialités de l’enfant (le faire accéder à l’abstraction) sont encouragées pour armer sa raison devant l’expansion de la société industrielle. Un inventaire critique de Rabelais, Montaigne, Comenius, Condillac, Rousseau ou Pestalozzi est réalisé sur ce qui existe en Europe et aux Etats-Unis. Liberté, observation, progression graduée, telle est la révolution éducative. « L’avenir du sentiment religieux » contient des conférences et textes de Ferdinand Buisson, lorsqu’il était rapporteur de la loi supprimant l’enseignement congréganiste.
Sources :
Sites : wikipedia ; www.assemblee-nationale.fr/histoire ; http : //laicite-aujourdhui.fr
Ouvrages : Laurence Loeffel « Ferdinand Buisson, apôtre de la laïcité » ; Aurore Rubio sur l’ouvrage de Jean Baubérot « Que sais-je, histoire de la laïcité en France » ; Benoît Mély « De la séparation des églises et de l’école, mise en perspective historique »
Pour approfondir Ferdinand Buisson : Vincent Peillon « Une religion pour la République : la foi laïque de Ferdinand Buisson », Laurence Loeffel « Ferdinand Buisson, apôtre de l’école laïque ».