Biographie de Jules Ferry

Né le 5 avril 1832 à Saint-Dié de père avocat, Jules Ferry grandit dans une atmosphère austère. Avocat à 19 ans, journaliste et polémiste réputé, il se lie dès 1857 avec les chefs républicains dont Léon Gambetta. Il est élu président du Conseil des Ministres en 1880 et occupe les ministères de l’Instruction publique, des Beaux-arts et des Affaires étrangères entre 1879 et 1885.
Jules Ferry mène un programme éducatif ambitieux de développement de l’enseignement primaire public et de lutte contre l’analphabétisme. Opposant au Second Empire, il défend la justice sociale, la liberté de conscience et la laïcité mais est critiqué pour sa politique d’expansion coloniale. Il fut l’un des hommes politiques les plus violemment contestés. Son nom reste toutefois attaché aux lois de 1881 sur la liberté de la presse et aux lois de 1884 sur les libertés syndicales.

L’enseignement primaire public gratuit

Les instituteurs et institutrices, formés dans les « écoles normales » créées en 1879, sont rémunérés par l’État et doivent obtenir un brevet de capacité pour enseigner. La loi du 27 février 1880 écarte du conseil supérieur de l’instruction publique les représentants de l’Église. Le 21 décembre 1880, les jeunes filles accèdent à l’enseignement secondaire. La loi du 16 juin 1881, soutenue par Paul Bert, établit la gratuité absolue de l’enseignement primaire public. Il n’est maintenant plus nécessaire de payer pour envoyer ses enfants à l’école, ce qui constituait jusque-là un frein pour la majorité des classes sociales. Les instituteurs et institutrices publiques, formés et rémunérés par l’Etat, doivent obtenir un brevet de capacité pour enseigner.

L’enseignement primaire obligatoire

La loi de 1882 rend l’école primaire publique laïque et l’instruction obligatoire pour les enfants de 6 à 13 ans, filles incluses. Les familles aisées continuent d’utiliser les services de précepteurs à domicile. La scolarité est couronnée par un certificat d’études qui regroupe les savoirs de base en français, calcul, histoire et géographie.
C’est en matière de laïcité que le texte se montre le plus innovant, en supprimant l’enseignement de la morale religieuse au profit d’une « instruction morale et civique ». Il s’agit d’affirmer la neutralité de l’Etat dans le domaine religieux et de séparer la sphère publique de la sphère privée.
L’enseignement est donné en français. Tout enseignement dans les langues locales est interdit afin d’utiliser une même langue à l’échelon du territoire national. A partir de 1886, le personnel enseignant devient laïc et les instituteurs deviennent fonctionnaires dès 1889.