Relations à sa hiérarchie et harcèlement
J’ai été harcelée par ma cheffe d’établissement lors de l’année scolaire 2015-2016. Elle a laissé les parents d’élèves m’insulter, a regardé les cahiers de mes élèves, m’a signalée au rectorat, m’a convoquée 2h pour un entretien d’acharnement, a exigé de moi d’envoyer des documents alors que j’étais en congé pour concours. Tout cela parce qu’elle savait que j’étais loin de chez moi (1h30), et que je le vivais très mal. J’ai heureusement quitté cet établissement dès 2016. En ce mois de mai 2019, trois ans après, j’ai craqué en une grosse dépression, refoulée et cachée depuis si longtemps. Je me remets doucement. Que puis-je faire pour avertir de la dangerosité de cette femme, sans me lancer dans un combat dans lequel j’ai déjà laissé des plumes ?
Me Lec : Votre souffrance réelle n’est malheureusement pas assez prise en considération par l’administration. Vous avez heureusement quitté l’établissement depuis 2016 et il est bien certain que votre combat pour éviter qu’une collègue ne poursuive ses nuisances apparaît inutile et surtout continuerait à altérer votre santé. Rien ne vous empêche de saisir le comité d’hygiène et de sécurité pour obtenir un soutien médical à votre situation. Cela peut être vrai aussi dans une démarche que vous ne manquerez pas de faire auprès de la MGEN avec les certificats médicaux qui vous accompagneraient. N’hésitez pas à demander conseil auprès de la délégation départementale.
Depuis plusieurs mois mon chef d’établissement me tient de façon très récurrente le même discours, en aparté ou devant des témoins : « j’ai de nombreuses plaintes de collègues, personnels et parents qui se plaignent de vous ». Pour autant malgré les multiples demandes il n’a jamais accepté de nommer les personnes concernées ce qui m’aurait éventuellement permis de régler un litige. La seule personne qu’il ait nommée et qui aurait pu me dédouaner, puisque très étonné de ces propos, est un agent d’entretien, qu’il a démarché avant notre entretien. Cette situation ne m’est plus supportable d’autant qu’elle est parallèle à une agression (bousculée, insultée, menacée si je croise sa route) dont j’ai été victime par l’agent chef, référent sécurité dans le collège. Fin novembre 2019 j’ai eu un arrêt de travail de 15 jours pour « épuisement professionnel » suite à ces accusations et cette agression. Malgré cela, lors d’un entretien sur la demande qu’il a transformée en convocation administrative, mon chef d’établissement n’a cessé, devant le représentant du personnel qui m’assistait, de réitérer ces mêmes propos. Cette situation ne permet pas de travailler sereinement et en toute sécurité dans mon établissement et je ne sais pas comment me défendre.
Me Lec : Le chef d’établissement tient, de par ses fonctions, la capacité de rappeler les professeurs à leurs obligations, y compris à l’égard des élèves et des parents d’élèves. Vos démarches avec un membre du personnel semblent avoir été infructueuses, c’est pourquoi, si les faits se renouvèlent, vous devez demander au chef d’établissement de préciser les reproches qui vous sont faits et les personnes qui vous accusent injustement. Ce comportement altère votre santé et vous avez aussi la capacité d’en informer le comité d’hygiène et de sécurité au travail ainsi que votre hiérarchie toujours par écrit et par mail. Enfin, si parallèlement vous êtes victime d’agressions telles des bousculades, insultes ou menaces, vous pouvez les faire relever par des témoignages concordants et donner soit une suite administrative soit judiciaire à une telle attitude. Là encore, dans de telles situations vous devez vous rapprocher de la délégation de L’ASL et de son avocat conseil afin d’évaluer la manière de vous apporter un soutien psychologique et juridique le plus efficace.
Directrice d’école, j’ai subi le harcèlement moral d’une collègue il y a quelques années, je n’ai pas été soutenue par l’IEN, malgré plusieurs entretiens pour me plaindre. Celle-ci m’a retirée de mon poste en fin d’année, je me suis retrouvée mise au placard et remplaçante. La collègue qui me harcelait a été désignée par l’IEN comme directrice remplaçante. Je me pose la question de la prévention car dans une telle situation au moment des faits je me suis trouvée tellement abattue que je n’ai pas songé à me défendre et à faire appel aux syndicats et à l’ASL. Je crois que c’était illégal.
Me Lec : Votre situation était en effet anormale et vous rappelez à juste titre qu’il est nécessaire de rompre l’isolement des collègues qui se trouvent dans une situation de harcèlement. La première démarche comme vous le précisez est de réunir le maximum d’informations et de les soumettre pour analyse à la délégation départementale de l’ASL qui ne manquera pas de solliciter son avocat-conseil. Ils seront là pour vous aider humainement, solidairement, juridiquement et pourront mettre en œuvre la procédure judiciaire ou administrative qu’il convient d’engager dans votre situation.
Le fait d’être fréquemment convoqué pour être jury d’épreuves orales du baccalauréat dans des centres d’examen très éloignés de son domicile (ex : autre département mal desservi par les transports en commun) lorsque l’on est un professeur sans voiture (et bien qu’on ait dûment prévenu sa hiérarchie) peut-il être assimilé à du harcèlement ?
Me Lec : Votre situation désagréable ne peut s’assimiler à du harcèlement mais vous avez le droit d’exiger que vos conditions de travail soient améliorées. Il nous apparaît nécessaire d’en informer par écrit ou par mail votre hiérarchie afin que votre situation soit modifiée pour les prochains jurys d’épreuve du baccalauréat.
Mon ancien chef d’établissement m’a harcelée pendant 2 ans et demi, avant mon congé maternité jusqu’à ce que je sois déplacée en attendant son départ à la retraite. Depuis, j’ai décompensé en burn out. J’ai fait toutes les démarches : il a refusé une conciliation via l’ASL, l’avocate conseillée par l’ASL a monté un dossier au pénal qui a été classé sans suite (alors que j’avais 70 pages de faits écrits, des témoignages, des effets sur ma santé et ma carrière, des attaques syndicales, un dossier illégal au collège…)… Maintenant j’essaye de faire reconnaître l’imputabilité au service mais le rectorat a refusé lors de la 1ère commission de réforme dont j’ai fait appel… Que faire pour recevoir la reconnaissance et la réparation morales qui m’aideront à me reconstruire et refaire confiance au système ? Y a-t-il d’autres recours ?
Me Lec : Vous avez eu le concours de l’avocate de l’ASL et nous ne pouvons que vous renvoyer à l’analyse juridique de cette situation. La décision de refus d’imputabilité au service du Rectorat peut être soumise à un recours que vous avez exercé. En l’état, vous ne pouvez faire davantage que d’attendre le suivi de ces procédures. Nous vous engageons à poursuivre votre relation de confiance avec les militants de la délégation départementale de l’ASL. Cette période d’attente est source d’inquiétudes et pouvoir les exprimer et être entendu est important.
Je suis au tribunal administratif contre mon chef d établissement qui a provoqué un AT qui n’a pas été suivi d’une commission de reforme. Par la suite un autre personnel a dû partir pour harcèlement et moi je suis de nouveau en AT victime d’un autre personnel. Que puis-je faire ? Est ce-que l’institution peut-être poursuivie pour non assistance car la situation continue…
Me Lec : Vous avez saisi le Tribunal administratif qui se prononcera sur la responsabilité de votre chef d’établissement concernant votre harcèlement. Avec votre avocat, vous devez officiellement alerter votre hiérarchie sur la poursuite de la situation et lui demander des mesures effectives pour vous protéger. A défaut, vous pourrez alors engager la responsabilité de l’administration devant les juridictions administratives.
Je subis une situation de harcèlement moral dans mon école depuis bientôt 3 ans par la directrice de mon établissement : dénigrement de ma personne, règlement de compte au vue de toute l’équipe et personne ne réagit donc cautionne (de sept 2016 à mai 2018). J’en ai informé mon IEN lors de mon RV de carrière en mai 2018 avec témoignage d’une autre collègue vivant à peu près la même situation sur l’école… Accalmie jusqu’en sept 2019, mais cette directrice a recommencé ses agissements sur une jeune collègue débutante (T1). L’IEN s’est déplacée sur l’école le 10/11/2018 après avoir fait savoir à la directrice qu’elle a eu vent de situation de harcèlement moral sur l’école… Malheureusement changement d’IEN et départ des 2 autres collègues qui sont parties voguer vers de nouvelles aventures pédagogiques et ça repart comme en 40 : systématiquement lors des CM, des avis pour bon fonctionnement de l’école sont demandés et suite aux décisions actées la directrice revient dessus dès le lendemain car cela ne correspondait pas à ce que souhaitait mettre en oeuvre cette femme… J’ai un dossier dans lequel j’ai consigné un tas de situations vécues depuis 3 ans…(mail à l’appui). Cette année, je suis restée dans mon école d’exercice non pas parce que je suis maso, mais parce que je souhaitais m’inscrire sur la liste d’aptitude à la fonction de direction en vue d’une évolution professionnelle et cette femme continuant ses agissements (le tout soutenu des collègues) je viens de me faire arrêter et pour la 3ème fois (3 médecins différents) le motif invoqué : Etat dépressif réactionnel. J’ai également suivi une thérapie toute l’année 2017-2018 et ma thérapeute m’a demandé à la dernière séance de passer mon chemin car dans la vie il y a des choses beaucoup plus graves… (heureusement le RV de carrière était passé par là). Cette année je compte quitter l’école pour me protéger et me préserver mais je le vis comme une double peine (c’est moi qui me fait maltraiter et c’est moi qui fuis). Ma question est la suivante : quand le corps médical vous certifie qu’il s’agit d’une situation de harcèlement moral, que ce dernier a été reconnu par l’institution, peut-on m’expliquer pourquoi le bourreau continue à pouvoir exercer son métier sans sanction?
Me Lec : Vous semblez avoir réuni les éléments nécessaires pour demander à l’administration que les auteurs responsables de votre harcèlement soient poursuivis disciplinairement. Avec l’aide de la délégation départementale de l’ASL et son avocat-conseil, vous pouvez aussi rechercher si une procédure pénale pour harcèlement moral peut être engagée soit auprès du Procureur de la République soit au moyen d’une plainte avec constitution de partie civile. J’attire votre attention sur le fait que l’administration est généralement condamnée pour faute à des dommages et intérêts lorsqu’elle n’a pas entrepris les mesures nécessaires pour faire cesser le harcèlement moral.
Comment « prouver » le harcèlement de la part d’un chef d’établissement à l’égard d’un enseignant lorsque l’on est sans cesse renvoyé.e à l’idée qu’il/elle a de toute façon « tout pouvoir » et jouit d’une confiance absolue de la part de ses propres supérieurs ? Merci d’avance !
Me Lec : Le chef d’établissement n’est pas au-dessus de la loi et la hiérarchie peut modifier l’attitude en raison du « turn-over » qui existe dans l’Education nationale. Dans votre cas, il convient de réunir des éléments de preuve de ce harcèlement dans les conditions qui ont été rappelées dans les questions précédentes de vos autres collègues, notamment par le biais d’attestation de témoins.
Directrice d’école, depuis la rentrée 2019, j’ai été reçue par l’équipe comme l’agresseur qui venait prendre la place d’un autre collègue faisant fonction non titularisée sur ce poste l’année précédente, mais qui reste dans l’établissement. L’équipe quasi au complet, qui vit sous la terreur de meneuses, a juré de m’abattre au sens propre (chaise de direction déboulonnée, ma chute devant témoin) et figuré (malversations, diffamations sournoises, mensonges, empêchements dans les fonctions administratives allant jusqu’à ne pas distribuer des mots essentiels aux familles, etc). J’ai prévenu de visu mon inspection (IEN), et obtenu une partielle reconnaissance de mes dires. Malgré mes accumulations de preuves (mails, parents témoins), ma hiérarchie tempère, écoute les harceleurs, ne me laisse pas contre-argumenter , jusqu’à maladroitement leur laisser penser qu’ils ont raison. Je n’imaginais pas la perversité du harcèlement et ses effets néfastes. Dès que je le peux je raconte (amis, collègues, syndicats, etc..), c’est ma façon d’alerter et survivre pour que cela ne m’arrive pas ni à d’autres, un jour. Comment enrayer ce terrible processus d’anéantissement ?
Me Lec : Votre situation de directrice d’école est particulièrement injuste dans la mesure où vous dérangez une équipe qui avait ses habitudes et qui n’accepte pas les « envahisseurs ». Cela ne suffit pas de prévenir votre inspecteur de visu mais il faut le faire impérativement par écrit en renouvelant l’envoi des preuves que vous avez accumulées et qui doivent être actualisées depuis votre dernière alerte. Il vous reviendra d’apprécier si vous avez désormais besoin du soutien supplémentaire de votre délégation départementale.
J’ai subi le mépris de ma hiérarchie, la non prise en compte d’éléments importants concernant la santé d’une collaboratrice (en situation de burn out), la sécurité dans mon établissement (avec des incursions de jeunes non inscrits), les menaces de la Secrétaire Générale qui présidait un CSHCT départemental devant témoins… Comment aurai-je dû, ou pu me défendre ?
Me Lec : Vous ne pouvez en aucun cas être mis en cause dès lors où vous venez à exercer votre devoir d’alerte et de signalement dans votre établissement en présence de situations de danger. Puisque que certaines des menaces dont vous faites état ont été proférées devant témoins, vous pouvez certainement réunir des attestations. Si ces menaces devaient persévérer, vous devez là, encore, envisager des démarches administratives avec le soutien de la délégation départementale de l’ASL et de son avocat.
Notre directrice est manifestement une manipulatrice, des adultes qui travaillent dans l’établissement ont été harcelés, elle n’hésite pas à abuser de son pouvoir sur certains parents ou à humilier des enfants. Je ne peux préciser plus les faits pour rester anonyme, mais on peut parler de tyrannie. Nous sommes démunis face à une hiérarchie qui n’entreprend rien. Qui peut-on alerter avant que ne se produise un fait plus grave ?
Me Lec : La tyrannie dont vous souffrez a provoqué des faits graves comme vous le précisez. Il est donc indispensable d’alerter à nouveau votre hiérarchie en faisant accompagner votre démarche par la délégation départementale de l’ASL. Une conciliation pourra peut-être être tentée. Vous devez enfin réunir les témoignages de vos collègues et agir ensemble. En cas de danger imminent, vous pourrez bénéficier de la procédure de retrait qui contraint généralement votre administration à « bouger ».
Bonjour, reclassée dans l’administration de l’EN, est-ce que le fait d’être placardisée (ne pas me confier de tâches) est une forme de harcèlement ? Ou est-ce une discrimination du fait de mon handicap invisible (RQTH) ?
Me Lec : Votre handicap doit être établi médicalement même si vous le décrivez comme invisible. Enfin, vous ne pouvez accepter d’être « placardisée » comme vous le décrivez car cette situation peut s’assimiler à du harcèlement pénalement réprimé. Il convient impérativement d’en alerter par écrit votre administration et de demander à votre délégation départementale de l’ASL de suivre votre situation.
J’officie depuis 30 ans dans L’EN en tant que CPE. Pour qu’un CPE soit efficace et travaille dans de bonnes conditions, il doit bénéficier de la confiance du chef d’établissement. C’est une condition sine qua non. Or, l’autonomie des chefs d’établissements qui va crescendo ne les rend pas enclins à envisager le CPE comme un « allié » efficace, mais plutôt comme un « adjoint » lié par une obéissance aveugle. Pour affirmer sa spécificité et ne pas être un énième « officier d’une armée mexicaine enseignante parfois pléthorique (je ne parle pas des professeurs, bien sûr), il doit parfois « s’opposer » au CHEF, en tout cas émettre des avis plus nuancés, car il voit beaucoup plus fréquemment les élèves que le proviseur, et a plus de temps pour écouter et se faire un jugement. C’est le début des problèmes si le chef d’établissement n’est pas un homme (ou une femme) de dialogue ou s’il nourrit à l’égard du CPE une inimitié qui peut devenir « personnelle ». Que peut faire un CPE harcelé par son chef d'établissement alors qu''il fait du bon travail et est apprécié des élèves et veut faire son métier correctement ? Pourquoi les chefs d'établissement sont-ils « intouchables »? En cas de Harcèlement d’un CPE par sa direction (en général principal proviseur) quels sont les recours ? Ma suggestion : un SOS ECOUTE CPE Ministère Rectorat ou IA, par exemple, qui ne serait pas nécessairement les RH. Il faudrait au contraire un outil « détaché », indépendant », pour un examen au cas par cas intelligent et non biaisé, d’un côté comme de l’autre.
Me Lec : Votre question évoque la situation des chefs d’établissement à l’égard des CPE. Les relations entre les deux corps fait l’objet de multiples discussions et d’aucun préconise même la suppression des CPE. En réalité la situation des CPE est particulièrement fragile car ils sont exposés à toutes les difficultés que vous avez parfaitement décrites dans votre message. Cependant, la situation des chefs d’établissement ne les dispense pas de relever de toutes les dispositions légales et réglementaires en ce qui concerne le harcèlement moral. Dans ces hypothèses le CPE comme tout fonctionnaire de l’Education nationale doit réunir l’ensemble des preuves qui répondent à la définition du harcèlement moral que nous vous avons précédemment rappelée. Il est bien certain que la solution que vous proposez à savoir la présence d’une autorité qui pourrait jouer un rôle d’intermédiaire afin de tenter une conciliation voire une transaction dans les difficultés qui peuvent survenir dans l’exercice des métiers respectifs est tout à fait pertinente. Certains inspecteurs d’académie acceptent de le faire et vous ne devez pas écarter cette possibilité. Cependant, une circulaire du ministère de l’Education nationale prévoit depuis 2007 que l’agent qui s’estime victime de harcèlement moral pourra saisir en fonction de son lieu d’affectation – Le directeur des ressources humaines de l’académie – Le président ou directeur d’établissement public d’enseignement supérieur – Le directeur de l’organisme de recherche – Le chef de service de l’action administrative et de la modernisation pour l’administration centrale Ces personnes ainsi saisies pourront engager un temps de dialogue avec vous et conduire une enquête administrative permettant de rassembler des éléments objectifs constitutifs de preuve. Un rapport sera alors rédigé et des poursuites disciplinaires pourront être établies contre les auteurs si le harcèlement est établi. Un suivi personnel personnalisé pourra être mis en place pour s’assurer que l’agent victime puisse poursuivre ses activités plus sereinement. Enfin, il est de jurisprudence constante du Conseil d’Etat que : « dès lors que l’administration n’a pas pris les mesures nécessaires alors que le harcèlement est établi, sa responsabilité peut être engagée ». (CE, 24 novembre 2006) Là encore avant d’agir il convient de recueillir absolument le conseil de votre délégation départementale et de son avocat-conseil référent qui vous guideront dans vos démarches et feront peut-être une intervention auprès du chef d’établissement.
Actuellement en arrêt longue maladie pour discrimination et harcèlement je ne sais plus vers qui me tourner afin de concrétiser mes actions en justice contre mon supérieur hiérarchique qui m’a harcelé et fait preuve de discrimination à l’encontre de mon handicap visuel… Je suis adhérente à L’Autonome depuis déjà plusieurs années mais je n’avais plus pensé faire appel à vous. Que dois-je faire pour qu’une sanction soit posée à son encontre ?
Me Lec : Vous auriez dû faire appel et n’hésitez pas à le faire dès maintenant à votre délégation départementale de L’ASL pour lui exposer votre situation. Vous ne pouvez en aucun cas avoir été l’objet non seulement de discrimination en raison de votre handicap et de harcèlement de la part de votre supérieur hiérarchique. Il conviendra avec l’avocat de l’Autonome et au regard des éléments de preuve que vous lui aurez fourni d’engager ou non une procédure administrative voire pénale pour voir reconnaître vos droits en tant que victime.
Bonjour, je suis CPE, je suis en arrêt congé longue maladie pour dépression suite au harcèlement par mon chef d’établissement et la secrétaire (je suis en situation de handicap) suite à la création de mon poste et ma mise en place. Que dois-je faire ?
Me Lec : Votre situation de CPE est particulièrement délicate mais vous avez dû réunir un certain nombre de témoignages qui démontrent le harcèlement dont vous êtes victime. Muni de ces éléments rapprochez vous de la délégation départementale de L’ASL et de son avocat-conseil qui vont alors à partir de votre récit vous orienter précisément.
Je suis professeur de français, depuis longtemps très investi dans les projets culturels, le cinéma en particulier. J’ai décidé de prolonger d’une année avant de partir à la retraite en juillet prochain car une nouvelle Principale allait être nommée et j’espérais qu’elle soutiendrait mes activités, contrairement à celui qui était là. Mes espoirs ont été déçus et depuis le début de l’année scolaire j’ai le sentiment que les choses se sont fortement dégradées. Dès la rentrée, malgré mes protestations, mon emploi du temps a été concentré sur les fins de journée et, les élèves étant très énervés, j’en suis réduit la plupart du temps à faire de la discipline. J’ai inscrit mes classes à l’opération Collège au cinéma, qui consiste à les emmener une fois par trimestre voir un film d’auteur pour le travailler en classe. Les horaires proposés tombent seulement le matin. J’ai demandé, en vain, que cela soit changé avant de refuser d’y aller. Je subis depuis, ainsi que les collègues que j’avais entraîné dans le projet, une pression de la part de la Direction. Enfin, les activités de l’atelier cinéma que je menais depuis des années me sont de fait interdites dans la mesure où je ne peux prendre les élèves que sur les créneaux horaires du repas du midi puisque, selon la Direction, il ne peut s’agir que d’un club. Je suis fatigué et passablement déprimé. Désormais, lorsque je suis convoqué, je demande à une collègue de m’accompagner car je ne me sens pas en sécurité. Cette situation est-elle, selon vous du harcèlement ?
Me Lec : Votre situation est naturellement désagréable mais elle ne peut être assimilée à du harcèlement. Je vous rappelle que le harcèlement peut se caractériser par diverses actions. Il peut s’agir d’une conduite abusive résultant de propos, d’agissements répétés ou d’écrits hostiles sur une relative longue période (plusieurs semaines voire plusieurs mois) se traduisant à l’égard de la victime par une mise en cause de sa personne soit directement soit à travers son travail. Ces pratiques peuvent se traduire par un isolement professionnel. La conjonction et la répétition de tels faits ont pour effet une dégradation des conditions de travail qui peut aboutir à une altération de la santé physique ou mentale de l’agent.
Quelle posture adopter quand on occupe la fonction de directeur et que l’on est victime de harcèlement moral de la part de certains collègues enseignants (votre présence et le cadre que vous souhaitez instaurer au sein d’une équipe au fonctionnement inchangé depuis des années remettant en question des us et des coutumes ne sont pas souhaités)?
Me Lec : Si votre situation relève du harcèlement moral vous avez la capacité d’en informer par écrit votre inspecteur de circonscription qui a l’obligation d’intervenir auprès de vos collègues pour faire cesser cette situation. A défaut, il convient de vous rapprocher du délégué départemental de L’Autonome de solidarité qui pourra vous orienter vers l’avocat-conseil qui verra avec vous s’il convient d’engager une procédure administrative ou pénale. Nous vous suggérons cependant de privilégier à nouveau le dialogue même s’il est difficile au sein de l’équipe pédagogique.
Mon chef d’établissement donne raison systématiquement à des élèves ou parents qui se plaignent de choses et d’autre sans grand fondement, sans vraiment m’écouter ou doutant de ma parole, il transmet tout au rectorat systématiquement par écrit. La bienveillance ne marche t-elle que dans un sens? Pourquoi le dialogue n’a jamais été envisagé? Il m’attaque de cette manière depuis un certain temps, trop longtemps… Je me sens littéralement harcelé, si bien que même mettre ce message ici me fait peur…
Me Lec : Vous n’avez aucune crainte à avoir dans vos écrits. Si d’autres incidents surviennent vous devez demander par écrit que le chef d’établissement justifie son soutien aux élèves ou parents d’élèves. Vous aurez aussi la capacité de répondre à ces mises en cause par écrit auprès du chef d’établissement en lui demandant de les transmettre également au Recteur d’académie si c’est le cas. Votre situation ne s’assimile pas encore à du harcèlement moral mais pourrait le devenir. Si les choses se répètent et si elle ne repose sur aucun élément sérieux, en cas de graves difficultés vous pouvez également vous adresser à un membre du comité d’hygiène et de sécurité qui peut demander à ce que ce harcèlement injustifié cesse. En cas de dénonciation calomnieuse de parents d’élèves ou d’élèves je vous rappelle que vous avez la capacité de demander à ce que celle-ci cesse, y compris par voie judiciaire. Dans cette hypothèse vous devez vous adresser au président de la délégation de L’ASL qui vous orientera vers l’avocat-conseil départemental.
Je souhaite savoir si la situation que je vis relève d’une sorte de harcèlement moral. Je suis l’élément moteur dans mon établissement de différents projets pédagogiques qui sont systématiquement enterrés par le chef d’établissement. Pas de paroles négatives de sa part, tout au contraire une appréciation de mon travail pour lequel je suis encouragée. Mais chaque fois que je monte un projet encouragé par cette reconnaissance, il est ignoré. J’ai un sentiment de découragement qui s’installe avec les derniers événements, un peu de déprime, un manque d’envie d’aller travailler. J’ai dernièrement écrit au chef d’établissement en énumérant ces faits et je vais voir à la rentrée quelles suites il y donnera. Je ne sais pas si ses actes sont faits sciemment ou de façon inconsciente : je ne sais pas si cela change quelque chose car les effets sont les mêmes. Si la répétition des faits est avérée et systématique (aucun projet ou idée n’a été repris dans aucune réunion, ni soutenu ni mis en place, voire enterré), je ne sais pas si ces agissements relèvent du harcèlement moral, d’autant que cela porte sur des projets dans lesquels je m’engage qui ne sont pas obligatoires. Pourtant je le ressens comme tel.
Me Lec : Le fait que le chef d’établissement ne retienne pas vos projets pédagogiques tout en vous assurant des paroles qui sont des encouragements ne peut être en aucun cas assimilé à du harcèlement moral. Vous avez eu parfaitement raison de vous inquiéter par écrit auprès du chef d’établissement pour lui demander quelques explications sur cette situation qui vous déstabilise professionnellement. Vous pouvez au minimum lui demander de vous indiquer par écrit le motif du rejet de votre projet pédagogique, vous pouvez également je pense être associé avec d’autres collègues pour que vos projets soient pris en considération. Rien ne vous empêche par ailleurs de saisir le conseil d’administration de votre établissement par l’intermédiaire de vos représentants pour que soit donné une suite à votre écrit auprès du chef d’établissement.
Est-ce que le directeur de votre école maternelle a le droit de vous convoquer à huis clos dans son bureau pour vous adresser des reproches en jugeant votre comportement envers les parents ou les collègues et en vous enjoignant de changer au point de vous faire pleurer et de vous déstabiliser complètement ?
Me Lec : Le directeur de votre école n’a aucun pouvoir hiérarchique à l’égard des collègues de son établissement. Il a, cependant, la nécessité de vous faire part des difficultés que vous pouvez rencontrer avec certains parents et avec vos collègues afin que vous puissiez apporter une solution à une situation conflictuelle. Le caractère confidentiel ne doit pas vous nuire en l’espèce il est choquant que les propos qui ont été tenus constituaient pour vous une douleur qui a aboutie à ce que vous puissiez pleurer. Une telle situation ne doit pas se renouveler mais celle-ci ne s’assimile pas encore à une situation de harcèlement moral. Vous pouvez également demander un entretien à votre inspecteur de circonscription.
Comment prouver que l’on est victime d’un harcèlement par une collègue directrice qui vous place dans la position de bouc émissaire ?
Me Lec : Selon une jurisprudence constante et réaffirmée en particulier par un arrêt du Conseil d’Etat en date du 11 juillet 2011, il appartient à un agent public qui soutient avoir été victime d’agissements constitutifs de harcèlement moral de soumettre au juge des éléments de faits susceptibles de faire présumer l’existence d’un tel harcèlement. Il incombe à l’administration de produire en sens contraire une argumentation de nature à démontrer que les agissements en cause sont justifiés par des considérations étrangères à tout harcèlement. Ce rappel concerne la charge de la preuve et dans votre cas il vous revient de rechercher des témoignages, documents, mails et autres qui démontrent la nature du harcèlement répété dont vous êtes victime. Ceci fait, nous vous conseillons de vous rapprocher de la délégation départementale de L’Autonome de solidarité laïque pour avoir son concours et les conseils son avocat-conseil.
Je travaille en lycée professionnel et l’ambiance de travail s’est énormément dégradée. Je vous liste quelques faits pour que vous compreniez mieux l’ampleur des préjudices moraux. L’équipe proviseur et proviseur-adjoint se permet d’humilier les enseignants face aux élèves dans les couloirs ou en entrant à l’improviste dans une salle de cours. Le ton est péremptoire et les propos humiliants. Il y a, de plus, des changements d’emplois du temps pour le jour même notifiés sans préavis ou annulés sans préavis via le logiciel Pronote. Sans consultation à chaque heure, un enseignant peut être mis en défaut. Enfin, les stages sont supprimés et les heures de cours pendant les sorties scolaires ou formations sont à « rattraper ». La communication est très difficile avec l’équipe de direction. Nos courriers, nos demandes d’audience n’obtiennent pas de réponses. Les enseignants travaillent malgré un climat scolaire très anxiogène et ressentent un réel mépris. Après avoir pris connaissance de ces quelques exemples (il y en a malheureusement beaucoup d’autres) pouvez-vous qualifier ces situations de harcèlement ? Que pouvons-nous faire ?
Me Lec : Les éléments que vous nous indiquez ne sont pas susceptibles d’être qualifiés comme un harcèlement moral car vous auriez alors la difficile charge de démontrer que ces propos vous concernent individuellement et non pas simplement la collectivité des enseignants. Cependant l’ensemble de ces enseignants ont la possibilité de saisir le conseil d’administration de l’établissement avec leurs représentants et de faire voter éventuellement des vœux qui exigeraient une modification de la gouvernance respectant l’exercice normal des professeurs dans leur mission. Si la situation continue à se détériorer vous avez parfaitement la capacité de saisir l’Inspecteur d’académie de cette situation. Si la situation anxiogène et de souffrance collective perdure nous vous recommandons de saisir le délégataire départemental de L’ASL et l’avocat-conseil qui, au regard des éléments complémentaires que vous apporterez, prendront s’il y a lieu des initiatives ou appuieront vos démarches. Je vous rappelle cependant que la jurisprudence constante du Conseil d’Etat refuse d’assimiler à du harcèlement moral les conflits qui peuvent naître à la suite de décision et attitudes qui sont prises pour assurer le bon fonctionnement de l’établissement et sa sécurité. Enfin, si ce harcèlement collectif met en péril imminent la sécurité du personnel le droit de retrait est toujours possible pour faire cesser le harcèlement moral suivant une procédure qui elle aussi est prévue dans les règlements.
Mes demandes de participation à un jury de concours, mes participations aux formations du PAF sont refusées. Est-ce du harcèlement ?
Me Lec : Vos demandes de participation à un jury de concours ou de formation du plan de formation étant refusées ne sauraient, en l’état, constituer un harcèlement moral à votre égard. Vous avez cependant la possibilité d’exprimer votre opposition aux notifications qui vous ont été faites pour refuser votre participation. Il vous ait également possible si vous avez un document en ce sens de le déférer à la juridiction administrative. Il convient à cet égard de vous rapprocher du délégué départemental de L’Autonome pour recueillir ses conseils à ce sujet.
Bonjour, quelles démarches et quels recours concrets sont à la disposition d’un directeur d’école pour faire cesser un harcèlement déguisé en « accompagnement », de la part de son IEN ?
Me Lec : Avant toute démarche, il convient que dans un premier temps vous sollicitiez les conseils du délégataire départemental de L’ASL qui ne manquera pas de vous adresser à l’avocat-conseil. Celui-ci pourra distinguer à travers les éléments du dossier s’il s’agit d’un harcèlement moral ou s’il s’agit d’une souffrance au travail qui entraîne un risque psycho-social évident. Ces conseils vous permettront d’analyser cette notion de harcèlement que vous qualifiez comme déguisé sous forme d’accompagnement… Une fois le diagnostic posé, ils pourront saisir d’une manière préventive les autorités mises en place par les services académiques et qui en principe doivent être indépendants. Vous pourrez bénéficier de l’arsenal juridique de lutte contre le harcèlement moral et le risque psycho-social en général dans la fonction publique à partir des décrets qui sont venus calquer sur le droit du travail la possibilité d’être pris en charge, y compris du point de vue médical (décret du 28 juin 2011). Il existe en effet depuis cette période au sein de la fonction publique des instances mixtes aux pouvoirs renforcés pour par exemple prescrire des enquêtes extérieures, des audits afin d’analyser avec soin et impartialité vos conditions de travail. Il reviendra à votre avocat-conseil de mieux vous orienter en fonction du constat qu’il aura pu opérer.
Enseignante EPS dans le même établissement depuis de très nombreuses années. Reconnue pour ses états de service. Nombreuses fonctions et des rapports d’inspections toujours très positifs. Avec mes collègues nous avons vu arriver une cheffe d’établissement particulière et conflictuelle avec beaucoup de personnes qui de plus attaque notre matière et nos projets existants depuis plus de 20 ans. Je les défends. Elle profite d’un mensonge d’un élève pour inciter la mère à porter plainte contre moi ! Elle enchaîne avec un rapport au rectorat truffé d’accusations mensongères et calomnies que je prouve avec de nombreux témoignages. Je suis mise hors de cause mais cela m’a coûté une enquête administrative, une convocation à la police avec prise de photos de face et de profil et plusieurs traumatismes alors que je n’ai strictement rien fait si ce n’est défendre mon travail face à cette personne. Cela a duré des mois. A 2 ans de la retraite et après avoir tout donné à mon métier j’en veux beaucoup à l’institution qui malgré tous les retours les témoignages de parents d’élèves, d’enseignants et d’intersyndicale qui de plus ont rencontré 2 fois le dasen en 2 ans ont laissé tranquillement en poste cette personne nuisible et dangereuse qui détruit notre travail et nous met des bâtons dans les roues. A 2 ans de la retraite j’ai baissé les bras. Que faire puisqu’ elle a tous les droits ? Nous pensons qu’elle est protégée. Pourquoi l’institution ne fait rien alors que même le CHSCT est venu et a fait un rapport ? Pour nous cela s’apparente à de la non-assistance à personne en danger car avec cette principale nous nous sentons, nous les enseignants d’EPS en danger permanent nous avons arrêté des actions et c’est malheureux pour les élèves. Nous nous sentons seuls et impuissants. Nous attendons impatiemment que cette personne aille nuire ailleurs. Ce n’est pas normal et écœurant. La question est….que pouvons-nous faire si ce n’est subir alors que le rectorat est sourd?
Me Lec : Dans la relation conflictuelle que vous décrivez avec votre chef d’établissement, vous mentionnez en particulier avoir été contrainte de répondre à un interrogatoire de police et vous avez également fait l’objet d’un rapport au Rectorat qui, selon vous, est truffé d’accusations mensongères et calomnieuses dont vous êtes en mesure de démontrer le contraire. Il est bien certain que ces différentes mises en cause étaient de nature à faire en sorte que des procédures disciplinaires soient engagées à votre encontre, voire une suspension administrative, ce qui n’a pas été le cas. Elles étaient également susceptibles de compromettre votre carrière. Tous ces éléments font penser que vous êtes l’objet de différentes accusations calomnieuses. A cet égard vous avez la capacité de saisir l’avocat par l’intermédiaire de la délégation départementale de L’Autonome de Solidarité Laïque pour examiner avec lui la possibilité d’une démarche officielle, tant auprès du Recteur si les faits se poursuivent ou encore pour envisager une plainte avec constitution de partie civile auprès du juge d’instruction compétent. Bien évidemment le conseil saisi vous recommandera de vous munir de tous les témoignages nécessaires qui sont à l’appui de votre récrimination. L’avocat conseil sera aussi très qualifié pour voir s’il y a lieu à considérer qu’il s’agit d’un harcèlement moral, qui doit cependant répondre à des conditions très particulières. En conséquence nous vous recommandons de vous rapprocher de la délégation départementale de L’ASL.