Pouvez-vous nous parler du dossier d’Émilie M. ?

Marie-Christine Erman : Émilie M. était enseignante en CM1. Elle a fait un recueil d’informations préoccupantes concernant un de ses élèves pour problème d’absentéisme et de comportement. Le rectorat en a informé la famille. Il y a eu une réunion avec la directrice, l’enseignante. Les parents sont devenus agressifs, menaçant de déposer plainte contre elle.

Quelle problématique soulevait le dossier ?

Me Lise Blache : La particularité du dossier d’Émilie M. est qu’un article était paru dans le Bien Public, le journal local, et mettait en cause son établissement et sa personne. Elle avait besoin de conseils par rapport à la conduite à tenir, particulièrement parce que dans cet article la famille a indiqué qu’elle avait déposé plainte contre l’enseignante.

Quand Émilie M. a-t-elle contacté L’ASL ?

Marie-Christine Erman : L’adhérente a pris contact avec notre délégation dès qu’elle a eu connaissance de la plainte éventuelle des parents, et ensuite quand l’article dans la presse est paru. À ce moment-là, elle a repris contact avec nous.

Quels ont été votre accompagnement, votre rôle et votre intervention ?

Marie-Christine Erman : L’adhérente nous a contactés. Elle a expliqué son problème à notre collaboratrice technique qui l’a orientée vers ma collègue, la vice-délégataire, puisqu’elle est en élémentaire. Avec ma vice-délégataire, nous avons échangé. Nous passons effectivement beaucoup de temps pour écouter les collègues, pour les rassurer et, suite aux faits rapportés, le dossier a été ouvert en protection juridique et a été transmis à notre avocate.

Me Lise Blache : Mon intervention dans le dossier d’Émilie M. a d’abord été pris en charge par l’Autonome, qui a décidé ensuite de l’orienter vers mon cabinet. J’ai pu avoir un échange avec elle qui s’est matérialisé par un rendez-vous téléphonique. On fait parfois des rendez-vous physiques, mais cette fois-ci, on a opté pour un rendez-vous téléphonique. On a discuté de cet article, je lui ai expliqué que celui-ci était pour moi inattaquable dans la mesure où les journalistes avaient bien fait leur travail, dans le sens où ils avaient présenté les deux thèses : la thèse des parents et la thèse du rectorat. Ce qui fait que d’un point de vue pénal notamment, l’infraction de diffamation n’était absolument pas constituée dans ce dossier. Néanmoins, dans leur déclaration, les parents menaçaient d’un dépôt de plainte. Je crois même qu’ils disaient qu’ils avaient déposé plainte, ce qui inquiétait évidemment Émilie M.. Mon rôle a donc consisté à vérifier si cette menace avait été mise à exécution. Et donc, j’ai vérifié pendant plusieurs mois, tant auprès de la gendarmerie qu’auprès du procureur, si une trace de cette plainte pouvait être trouvée, ce qui n’a pas été le cas.

Quelle a été l’issue du dossier ?

Marie-Christine Erman : À l’issue de ce dossier, comme il n’y avait aucune plainte des parents, le dossier a été clôturé.

Selon vous, qu’est-ce qui fait la force et la différence de L’ASL ?

Marie-Christine Erman : Notre force à L’ASL, c’est que nous exerçons le même métier que nos adhérents. Donc, nous connaissons le terrain, nous connaissons les difficultés et nous pouvons mieux les orienter, les conseiller. Lorsque les adhérents nous contactent, nous les écoutons une première fois et puis nous les rappelons systématiquement pour savoir s’ils ont des nouvelles de leur affaire, comment ça se passe, comment eux se sentent… Et ça prend effectivement beaucoup de temps. Mais c’est important, parce qu’au moins l’adhérent se sent soutenu dans sa démarche et écouté.

Me Lise Blache : Pour moi, la force et la différence de L’ASL, c’est particulièrement leur réactivité. Je pense que les adhérents peuvent avoir un interlocuteur extrêmement rapidement et une orientation également rapide. Si l’orientation est faite auprès d’un avocat, le rendez-vous peut arriver assez rapidement, ce qui est toujours appréciable lorsqu’on est dans une situation de détresse au quotidien, d’avoir un interlocuteur disponible.