La manipulation d’outils dangereux, l’un des principaux risques de l’enseignement en filière professionnelle

Les 3 enseignantes en tapisserie d’ameublement évoquent leur quotidien et la manipulation par les élèves d’outils potentiellement dangereux. « Les différents risques sont liés à la fonction du métier. Soit, on travaille de façon traditionnelle avec des outils primaires, soit on utilise des appareils plus modernes, comme les instruments électroportatifs. » 

Pour faire prendre conscience aux lycéens des risques d’accidents, des démonstrations sont indispensables : « On présente aux élèves des situations de danger, par exemple, ce qu’il peut se passer lorsque l’on utilise la machine à coudre sans protège-doigt. Pour l’agrafeuse, on leur montre son fonctionnement dans le vide, pour qu’ils se rendent compte de la vitesse de tir de l’agrafe. Les 3 premiers mois de l’année sont les plus difficiles à gérer, mais à partir de décembre, les élèves sont bien sensibilisés aux dangers des différentes pratiques. »

Par ailleurs, les enseignantes rappellent très régulièrement les consignes de sécurité aux élèves et restent auprès d’eux lorsqu’ils manipulent les machines.  « On ne les laisse jamais en autonomie complète. On leur permet de les utiliser, à condition qu’un professeur reste à côté. »

 

Une approche pédagogique intéressante, mais qui n’empêche pas certains élèves d’être difficiles

Les risques spécifiques de l’enseignement en filière professionnelle ne sont pas seulement liés à l’usage des machines. « Beaucoup d’élèves arrivent ici sans savoir vraiment ce qu’ils vont y faire. On a opté pour une pédagogie qui allie apprentissages et projet personnel. Les jeunes appliquent leurs connaissances de base pour concrétiser ce projet. Cela les rend plus attentifs et curieux. Ils deviennent acteurs de leur formation. »

Pour autant, « On a des élèves de plus en plus difficiles », affirme une enseignante. Sa collègue témoigne : « Je suis adhérente à L’Autonome de Solidarité Laïque depuis 8-10 ans pour me protéger en cas de problème, être suivie juridiquement et financièrement. […]  C’est parfois compliqué avec les élèves, donc il vaut mieux se protéger. »