Quelle est la différence entre une agression verbale et physique ? Les personnels de l’Éducation nationale doivent-ils réagir ? Et si tel est le cas, comment faire ? Me Christine Ramond, avocat-conseil de la délégation du Cantal, apporte son éclairage sur l’agression en milieu scolaire.

Maître, quels sont les types d’agression en milieu scolaire ? Comment réagir en cas d’agression physique ?

L’agression physique implique le corps. Il peut s’agir d’une simple  pichenette, d’une claque, d’un coup de poing, etc. L’agression verbale correspond à des insultes. 

L’agression, de toute façon, est inadmissible. Je dois réagir en déposant plainte. Étant donné que les faits ont eu lieu dans le cadre du travail, j’avertis mon rectorat, qui est mon protecteur. 

Suite à une agression physique, une gifle ou un coup, je vais voir un médecin. Les médecins légistes, dans les hôpitaux, ne travaillent pas seulement sur les cadavres. Ils sont aussi là pour constater des blessures. Ils savent faire des rapports : décrire la taille d’un bleu, émettre des suspicions, etc. 

Ensuite, je dépose plainte. Je me présente à mon commissariat ou à ma gendarmerie. Je peux aussi écrire un courrier recommandé au procureur de la République, en décrivant les faits le plus précisément possible et en mentionnant les éventuels témoins de l’agression. 

Comment l’avocat-conseil de L’ASL peut-il intervenir ?

L’avocat-conseil peut aider à rédiger la plainte qui sera envoyée au procureur. Retracer par écrit, sans être dans l’urgence, permet d’apporter plus de détails. Cela a la même valeur que les faits dénoncés aux policiers ou aux gendarmes, transmis ensuite au parquet, qui prendra la décision d’ouvrir ou non une enquête et d’entamer des poursuites.

Concrètement, quel est le rôle de L’Autonome de Solidarité Laïque dans ce type de situation ?

L’ASL, c’est avant tout un lieu d’écoute, de parole et d’échange, la première chose dont une victime a besoin. La première réaction des enseignants victimes d’agression est presque toujours de se renfermer sur soi. Ils se demandent : « Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? » C’est grave ! L’enseignant doit se reconnaître en tant que victime. L’Autonome de Solidarité Laïque est un lieu de parole extraordinaire pour les personnels d’éducation, d’accompagnement et de soutien victimes d’agressions.

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