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Entretien avec une ergonome Sorties scolaires : comment mieux prévenir les risques ?Accusation mensongère de propos racistes : une enseignante témoigne
Une menace de plainte choquante et douloureuse
Eulalie : « C’était en mars dernier. J’étais alitée à la maison, lorsque j’ai reçu un appel de ma principale adjointe qui m’a demandé de rappeler un parent d’élève, parce que ce parent envisageait de porter plainte contre moi pour propos racistes. On m’accusait d’avoir prononcé l’expression « parler petit nègre », et de l’avoir adressée à une élève qui n’était pas du tout de couleur noire. J’ai été très choquée, étant d’origine espagnole. D’une part, j’ai déjà suffisamment souffert de propos racistes. Et d’autre part, cette élève, je l’ai soutenue depuis le début de l’année. Je me suis dit : « On se trompe de personne, ce n’est pas à moi qu’on s’adresse. Il y a une erreur quelque part. » Mais c’était bien à moi qu’on adressait ces reproches. »
Un soutien immédiat de L’Autonome de Solidarité Laïque
« Alors, au début de l’affaire, j’ai fait appel à un avocat personnel. Je devais faire les démarches moi-même et dans l’état où je me trouvais, c’était compliqué. C’est la raison essentielle pour laquelle j’ai eu recours à L’Autonome de Solidarité Laïque et là, j’ai eu un suivi immédiat. On n’hésitait pas à me rappeler à n’importe quelle heure, n’importe quel jour de la semaine. J’étais très surprise, et en même temps très rassurée. J’avais un service pris en charge totalement par L’Autonome de Solidarité. »
La stratégie de L’ASL face à cette accusation mensongère de propos racistes
Eulalie a bénéficié de l’accompagnement d’un avocat-conseil de L’ASL de Haute-Savoie, Me Ricchi, qui témoigne : « Cette affaire a été l’occasion pour moi d’échanger sur l’utilisation de certains mots, de certaines expressions qui sont anciennes dans notre langue, sur cette exacerbation dans laquelle nous sommes aujourd’hui par rapport au phénomène de racisme, le racisme étant évidemment une plaie tout à fait réelle, mais qui parfois ne recouvre pas une réalité. Donc nous avons décidé qu’il était préférable d’envoyer à cette mère de famille une lettre comminatoire. Pourquoi ? Parce que c’était l’occasion de rappeler à cette dame qu’on ne peut pas impunément raconter n’importe quoi, ou en tout cas sous le coup de la colère, sans réflexion, porter des accusations, graves tout de même, auprès d’une autorité hiérarchique sur un fonctionnaire. Cela pouvait être constitutif du délit de « dénonciation calomnieuse ». Cette stratégie a été la bonne, parce que j’ai su que suite à la réception de cette lettre, il n’y avait pas eu de suites de la part de cette dame. »
Eulalie : « La différence, c’est qu’avec L’Autonome de Solidarité Laïque, on a affaire à des correspondants qui sont dans le milieu. Et ça, je pense que ça fait avancer les choses beaucoup plus vite. »